Dans mes discussions avec des entrepreneuses et entrepreneurs (notamment celles et ceux à leur compte), la question revient souvent :
« Est-ce que j’ai vraiment besoin d’un site ? »
Chaque indépendant(e)
Et c’est légitime ! Curieusement, ma réponse ne sera pas forcément systématiquement affirmative – malgré qu’il s’agisse de mon proprez métier et qu’il soit évidemment dans mon intérêt de vous faire les louanges de mes services (exceptionnels, soit dit en passant !), vous le verrez en lisant les lignes suivantes. Il est aussi de mon devoir de conseiller de vous avertir quand l’investissement dans un tel projet pourrait être totalement superflu et non-calibré à votre activité.
Pour beaucoup d’activités professionnelles, bien évidemment que les réseaux sociaux ont changé la donne : Instagram, Facebook, TikTok ou encore LinkedIn donnent une visibilité immédiate. Beaucoup pensent que cela suffit (et c’est parfois le cas). Après tout, pourquoi investir dans un site web alors qu’on peut publier en quelques secondes auprès d’une communauté et obtenir des retours directs ?
Mais l’algorithme étant ce qu’il est, n’oubliez jamais que la visibilité d’un contenu posté sur un réseau – quel qu’il soit – y sera (très) éphémère. Cette visibilité, c’est du sucre rapide : elle ne remplace pas une stratégie de présence durable.
Ajoutez à cela une pression constante sur la rentabilité : chaque dépense doit être justifiée. Et un site web, ça coûte du temps, de l’argent… et de l’énergie mentale. C’est donc normal de douter.
Ce que permet un site (et que les autres canaux ne permettent pas)
Un site web, ce n’est pas qu’une carte de visite numérique. C’est un territoire à vous, que vous maîtrisez de A à Z. Contrairement à une page Instagram ou une fiche Google, vous y décidez de tout :
- Le ton de votre message,
- La structure du parcours utilisateur,
- La manière dont vous souhaitez que l’on vous découvre et vous contacte.
C’est aussi un support capital pour votre référencement naturel. Un post LinkedIn a une durée de vie de quelques jours. Un article bien structuré sur votre site peut vous ramener des clients pendant 3 ans.
Et c’est là qu’un site prend tout son sens : il vous permet de publier du contenu de fond (comme cette FAQ), de valoriser vos réalisations, d’intégrer des avis clients ou de mettre en place un portfolio clair et convaincant.
Cas concrets : dans quels cas un site est vraiment utile ?
Vous vendez des produits ou services en ligne
Sans site, vous êtes dépendant d’une plateforme tierce (type Etsy, Amazon ou Leboncoin). Un site e-commerce bien conçu vous permet de vendre en direct, sans commission, et de créer une base de clients réutilisable (emails, relances, etc.).
Vous êtes recommandé mais introuvable
On parle de vous, mais quand on tape votre nom, rien de professionnel ne ressort ? C’est un signal faible qui peut faire fuir un prospect. Dans un contexte où la majorité des utilisateurs vérifie l’identité d’un professionnel en ligne avant de le contacter, l’absence de site peut faire naître un doute inutile. Même un site minimaliste, bien référencé, rassure et crédibilise — il joue un rôle de « vérification finale » dans un parcours de conversion.
Votre activité repose sur la confiance
Coach, thérapeute, consultant, photographe… Dans ces métiers, on achète une personnalité autant qu’un service. Avant de prendre rendez-vous, les clients veulent souvent comprendre votre posture, votre approche, ou simplement ressentir s’ils peuvent vous faire confiance. Un site permet de raconter votre histoire, de détailler vos méthodes, d’illustrer votre vision du métier. Il crée un climat de transparence propice à l’engagement.
Vous souhaitez maîtriser votre image et vos contenus
À l’inverse des réseaux sociaux qui dictent formats et algorithmes, un site vous redonne le contrôle. Vous choisissez ce que vous montrez, comment vous le montrez, et à quel rythme. C’est aussi le lieu où vous pouvez structurer une bibliothèque de contenus, hiérarchiser vos prestations, valoriser vos partenaires, vos réalisations ou vos engagements. C’est là que se construit une marque solide, cohérente et durable — hors des effets de mode.
Exceptions et alternatives valides (rarement durables)
Il serait malhonnête de prétendre que tout le monde a besoin d’un site. Et chez Origarti, je préfère être transparent !
Certaines activités locales très ancrées
Un coiffeur de quartier avec une clientèle fidèle depuis 10 ans, un boulanger, une crèche associative… Ces structures tournent à plein régime grâce au bouche-à-oreille ou à la vitrine physique.
Les plateformes spécialisées bien utilisées
Doctolib, Airbnb, Deliveroo, Etsy… Ces plateformes offrent une visibilité puissante, si vous jouez le jeu de leurs règles (bonnes notes, contenu optimisé, stratégie d’avis, etc.).
Une présence minimaliste mais soignée
Créer une simple page de présentation (type Linktree maison ou mini-site monopage) peut suffire pour certaines professions : musiciens, artistes, conférenciers. Mais cela reste une exception, pas une norme.
Tous les métiers n’ont vraiment pas besoin d’un site : retour d’expérience
À titre personnel, je m’efforce intentionnellement de ne pas démarcher certains corps de métiers. Pourquoi ? Parce que je considère que mes compétences en conception de site ne leur seraient d’aucune utilité concrète.
- Les artisans locaux (plombiers, menuisiers, peintres…) sont souvent très bien référencés via les Pages Jaunes, Google Maps ou des annuaires spécialisés, et leur réputation repose sur le bouche-à-oreille.
- Les restaurateurs obtiennent aujourd’hui une grande part de leur visibilité via TripAdvisor, Google Business Profile, Deliveroo, etc. Les clients potentiels cherchent les horaires, les avis, le menu… pas un site complet. Leur image se construit surtout via Instagram.
- Les activités “débordées” : quand la demande est supérieure à l’offre (plombier disponible demain ?), un site peut-être superflu.
De manière général, je pars du principe qu’il ne ferait qu’ajouter une charge mentale inutile à des professionnels bien loin parfois de considérations de visibilité en ligne. Mes clients sont parfois de grands pudiques quand il s’agit de parler publiquement d’eux et de leurs services. Heureusement, parfois, leur travail et leur réputation parlera pour eux. C’est loin d’être la majorité, mais pour certaines activités, c’est suffisant pour avoir une activité prospère.
Dès lors, je préfère me concentrer sur des profils pour qui un site devient un levier stratégique et apte à comprendre la valeur des services que je suis en mesure de leur proposer. J’ai vu trop souvent des agences vendre des sites à des prospects en jouant sur des leviers de peur, leur annonçant la faillite de leur activité dans la semaine s’ils n’avaient pas rapidement un site web en ligne à proposer à leurs clients. On se calme …
Ce que vous perdez sans site (même si vous ne vous en rendez pas compte)
Ceci étant dit, même pour les profils qui ne sont pas ma cible directe, l’absence de site n’est pas sans conséquences. On ne mesure pas toujours ce qu’on perd…
Je dis souvent à mes clients que la bonne question n’est pas « Combien coûte un site web ? » mais bien : « Combien cela pourrait-il vous coûter, ou de combien cela pourrait-il vous priver, de ne pas en avoir ? »
Ne pas avoir de site, c’est se couper de plusieurs bénéfices silencieux :
- Aucun référencement naturel : vous n’apparaissez pas sur des requêtes de fond ou géolocalisées.
- Moins de crédibilité : sur des prestations à plusieurs centaines d’euros, un site inspire confiance (ou son absence interroge).
- Pas de maîtrise de vos contenus : vous dépendez d’algorithmes (Instagram, LinkedIn) et vos contenus peuvent être supprimés ou invisibilisés du jour au lendemain.
Un site oui, mais adapté
Ce n’est pas une question de faire un site, mais de faire le bon site au bon moment.
Pas besoin de 30 pages. Parfois une page bien pensée, claire, concise, peut suffire pour lancer un projet. Ce qui compte, c’est que le site :
- Soit aligné avec votre posture professionnelle,
- Permette d’évoluer facilement (ajout d’articles, d’un portfolio, d’un formulaire…)
- Soit pensé pour répondre aux attentes réelles de vos visiteurs.